Photographier la Bernache du Canada en vol


J’aime photographier les oiseaux quand ils sont perchés, mais j’aime encore plus les photographier en vol. L’exercice est technique mais également paradoxal : je rends immobile ce qui n’est que mouvement. Je découvre, ainsi, ce que mon œil n’a pas eu le temps de voir dans le feu de l’action : une attitude, le détail d’un battement d’aile, le pourquoi d’une acrobatie… J’ai réalisé de nombreux instantanés d’oiseaux en vol : mésanges, roitelets, Étourneaux sansonnets, Pies bavardes, Corneilles noires, Buses variables et Milans noirs, mais aussi : Hérons cendrés, Grandes aigrettes, Spatules blanches, etc… Mais il y a une espèce que j’aimerais tout particulièrement saisir en vol : la Bernache du Canada !

La Bernache du Canada, vous l’avez sûrement déjà rencontrée : c’est une grande oie sauvage originaire d’Amérique du nord et introduite en Europe par l’homme. Sédentaire, vivant en groupe, elle fréquente les rivières, les lacs et les étangs, et passe beaucoup de temps sur leurs rives où elle se nourrit de végétaux. Dans le nord des Yvelines, on peut l’observer sur quelques grands étangs, ainsi que sur la Seine…

Chaque année, je vois régulièrement ces bernaches en vol, à basse altitude, au dessus de la toute proche forêt régionale de Verneuil. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles ne pratiquent pas cette activité dans une grande discrétion, car bien avant d’entendre le battement régulier de leurs ailes, c’est leur bruyant bavardage qui les annonce. Cela ne m’a pas permis, pour autant, de réussir un beau cliché, car elles ne sont jamais passées assez près de moi, sauf une fois. Et quelle fois ! Ce matin-là, elles ont surgi vraiment bas, venant dans ma direction. L’une d’entre-elles m’a vu et son regard a croisé le mien. Un moment rare, une brève et inattendue proximité, riche en émotions… que je n’ai pu immortaliser : je n’avais pas mon boitier avec moi ! Cet instant inoubliable est à l’origine de ce projet photographique…

Pour le réaliser, les rives de ce grand étang où elles vivent – et d’où elles s’envolent – sont assurément le meilleur endroit pour mes prises de vues. J’ai d’abord pris le temps d’observer, puis j’ai cherché et choisi les emplacements où m’installer. Il ne me reste plus, à présent, qu’à attendre une météo propice, à venir et revenir, déclencher, déclencher encore et espérer…

Le succès sera t-il au rendez-vous ? Les bernaches décolleront-elles en direction de mon objectif ? Ferai-je la photo que j’ai imaginée ? La suite dans un prochain article.

Bernache du Canada