Au sortir de l’hiver, quand les premiers oiseaux migrateurs ont fait leur retour, je me suis fixé un objectif. Ou plutôt trois : photographier le Rossignol philomèle, le Coucou gris et la Tourterelle des bois… Le Rossignol philomèle a été le premier des trois a revenir fréquenter le territoire que j’arpente lors de mes sorties photo de nature, au nord des Yvelines, non loin de la Seine…
En les repérant à leur chant – car on entend beaucoup plus facilement le rossignol qu’on ne le voit (il vit au cœur des buissons et plutôt dans les parties basses) – j’en ai progressivement recensé douze, à proximité des sentiers et chemins que je parcours régulièrement. J’ai décidé, ensuite, de me consacrer à trois oiseaux en particulier dont l’habitat est un peu moins dense que celui des neuf autres…
Alors, au fil de mes sorties, j’ai multiplié les approches et il m’a fallu du temps (et de la patience) avant que l’occasion ne se présente de réaliser mes premiers clichés : de l’un au cœur de la végétation et de l’un des deux autres sur les plus hautes branches de son domaine, chantant à tue-tête. Une première étape, car j’espérais pouvoir m’approcher un peu plus…
Cela finit par se produire un matin de bonne heure. Le ciel est dégagé, le soleil s’élève au dessus de l’horizon, derrière moi. Je me dirige à pas feutrés vers le premier rossignol que j’étais susceptible d’apercevoir sur mon itinéraire, vous savez : celui du buisson « à deux pas de l’étang où chassent les libellules » dont je vous ai parlé la dernière fois. Le soleil, l’éblouit très certainement, car je réussi à m’approcher bien plus près que les fois précédentes.
Je me tiens à présent le long du buisson où il est perché et chante avec ardeur, je dirige lentement mon téléobjectif dans sa direction, je fais la mise au point, puis je réalise plusieurs photos, le déclencheur en « mode discret » pour éviter l’habituel déclic sec qui aurait pu l’inquiéter. Il finit par changer de branche, m’offrant l’opportunité de nouvelles images. Ce moment privilégié prend fin : un léger mouvement trahit ma présence et l’oiseau part chanter dans un buisson plus loin…
Je reprends mon chemin, quand soudain je tends l’oreille et je reconnais ce chant cadencé qui sent bon le printemps : celui du Coucou gris. Peut-être celui de mon prochain article, allez savoir…