La patience, une qualité indispensable !


Lorsque j’ai acheté mon petit télé-zoom 55-300 mm, fin 2013, j’ai commencé par faire le portrait des oiseaux et écureuils du voisinage… Mais j’avais un projet : photographier un Phoque veau marin. Un de ceux qui peuplent l’estuaire de la baie de Somme, en Picardie, lieu à l’atmosphère unique que j’affectionne depuis longtemps. Mais, entre mon rêve et la réalité, je ne risquais pas d’être déçu ?

Tout d’abord, quelque soit l’espèce que l’on souhaite photographier, il faut connaître son mode de vie et les endroits qu’elle fréquente. En l’occurrence, à marée basse, ce sympathique pinnipède se repose en groupe sur des bancs de sable, au large. À marée haute, il se laisse dériver dans l’eau, tantôt flottant comme un bouchon, tantôt plongeant pour chercher sa nourriture. Il lui arrive, alors, de s’approcher assez près du rivage. Concrètement, en baie de Somme, on peut l’observer à plusieurs endroits : depuis la pointe du Hourdel, lors d’une promenade-découverte de la baie en bateau (ou d’une excursion en kayak de mer), mais aussi depuis le quai-promenade qui borde la Somme à Saint-Valery.

Fin janvier 2014, lors d’un séjour sur place, c’est depuis ce dernier lieu d’observation – sur le quai Blavet – à l’heure de la pleine mer, que je décide de tenter l’expérience. Je déambule, donc, l’appareil-photo en main. Je m’arrête, scrute, repars. Le temps s’écoule. Soudain, une tête émerge au milieu du chenal puis replonge. Trop vite : je n’ai pas eu le temps de faire une photo potable. Commence, alors, un petit jeu de pronostics : quand l’animal va t-il réapparaitre pour respirer et où ? Plus en aval, plus en amont ? Il semble remonter le courant vers le port de plaisance. D’abord je le suis, puis j’essaye d’anticiper sa réapparition. Et à chaque fois, il se montre trop loin ou trop brièvement. Au bout d’une demi-heure, la situation idéale se produit enfin : il émerge face à moi et me regarde. Je reste calme, autant que possible, je fais la mise au point et déclenche.

Les ingrédients de ce premier succès ? Tout d’abord, comme je l’ai expliqué plus haut, la connaissance de mon sujet, puis la chance – car j’aurais très bien pu ne voir aucun phoque ce jour là – et enfin la patience : une longue partie de cache-cache avant de pouvoir réaliser le cliché que j’avais imaginé. Pendant tout le temps qu’a duré cette séance de prises de vues, j’ai fini par attirer l’attention de touristes qui se sont arrêtés près de moi et ont vu l’animal. Quelques-uns ont essayé de faire des photos, mais sans y consacrer assez de temps et ont abandonné, déçus du résultat. Dommage, car lors de l’instant propice, plus aucun d’entre eux n’était près de moi !

phoque veau marin